19 mai 2022 Finistère ArboricultureMaraîchagePolyculture-Elevage

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Le témoignage de Christophe, arboriculteur et maraîcher

Présentation

Département, région : Finistère
Altitude de la ferme : 65 mètres

Le paysan : Christophe
Age : 50 ans
Date d'installation : 2012

Les productions :

Arboriculture : 3.3 ha dont pomme 90% de la surface et poire-kiwi 10%
Maraîchage diversifié : 1 ha et 1500 m2 de serre
Blé noir, orge et prairie : 6 ha en rotation
Blé, triticale, féverole : 20 ha en rotation
40 poules

Les labels : Agriculture biologique
Les commercialisation : Circuit court en restauration collective Vente directe (magasin de producteurs, vente à la ferme et marchés Circuit long pour les céréales
Le nombre d'actif.ves : 2 actifs à temps plein

Le contexte pédo-climatique et sanitaire de l’exploitation

Les sols sont acides, légers et sableux à partir de 30 cm. Ils sont relativement profonds, sauf à certains endroits avec des arrêtes de granit. Il ont tendance à ressuyer très rapidement mais sont séchant et battant ce qui peut poser problème l’été. Le climat du territoire est océanique, mais la ferme est dans une cuvette donc c’est assez amplifié : fortes rosées le matin et quand il y a du soleil, il peut faire très chaud en même temps qu’humide. Globalement c’est un climat qui amène pas mal de maladies cryptogamiques (odium, milidou). Pendant les coup de chaud on a pas mal de pucerons. On a beaucoup d’oiseaux aussi et de gros gibiers (sangliers et chevreuils). Concernant les insectes on en a une grande diversité sur la ferme !

Utilisation de pesticides, produits de biocontrôle ou autres produits

Pesticides homologués en AB : huile de neem, cuivre, soufre, BT

Commentaires supplémentaires

Je fais partie d’un réseau d’arboriculteurs de l’ouest (ABO). On se rencontre plusieurs fois dans l’année et on en profite pour faire des formations auto-financées et échanger sur plusieurs sujets (phytothérapie, thé de compost oxygéné, etc).

Début de l’utilisation

Elles ne sont pas arrivées au début de l’installation. Je dirais il y a 7 ans environ.

Formations et informations

Beaucoup d’échanges entre paysans et quelques formations. Je regarde aussi beaucoup les livres et sur internet.

Stratégie globale d’utilisation des PNPP

J’envisage les PNPP sous deux aspects : biostimulant avec une recherche de renforcement et nutrition des plantes ; en prophylaxie directe avec observation et visualisation du problème puis réaction. Une plante saine c’est une plante qui sera moins susceptibles d’être malade. Pour les périodes de traitements c’est assez variable. Pour le verger plutôt printemps pré-floraison. Pour le maraichage c’est à peu près pareil, j’aide au démarrage en début de saison. Ensuite quand il commence à y avoir du puceron, là je rentre plutôt dans une phase de réaction au ravageur. J’utilise pour ça principalement des huiles essentielles. Pas toujours les mêmes, cela dépend du puceron (certaines huiles essentielles marchent bien sur les fèves, moins bien sur d’autres cultures et vice versa).
J’utilise aussi du petit-lait pour diminuer les dose de cuivre. j’ai aussi un problème de chancre. On va essayer de travailler avec du pur jus de consoude.

Autres pratiques pour faire face à la pression sanitaire

Je ne m’interdit pas d’utiliser d’autres produits si ça ne marche pas afin de ne pas mettre les cultures en jeu. J’essaie aussi d’autres pratiques comme le biochar pour travailler le pH du sol. Enfin, ma pratique sanitaire passe aussi par beaucoup d’observation. Je suis dans une stratégie progressive et graduelle d’améliorations.

Perception de l’efficacité et améliorations ou échecs constatés avec les PNPP

J’ai eu des succès et des échecs et je peaufine petit à petit. Pour la lutte contre les ravageurs et notamment les pucerons cela reste difficile. Avec le doryphore aussi je n’y arrive pas encore très bien en particulier en plein champ (sous serre je ne m’en sort pas trop mal). J’ai un problème avec la forte hydrométrie. Je ressens un besoin important d’échange avec d’autres. Pour l’usage biostimulant, au global j’ai le sentiment que cela fonctionne. C’est plus visible sur le maraîchage, avec des cycles rapides. Des fois je me dis qu’il faudrait faire des témoins mais je ne le fais pas du fait du risque. J’avais envisagé la chose comme une substitution pure aux produits phytosanitaires mais c’est une erreur. Il faut du temps d’action. Je me suis rendu compte que ce n’est pas du tout la même approche.

Origine des préparations

Préparées sur la ferme et achetées à l’extérieur.

Origine des substances et plantes utilisées

Cueillette (ortie, consoude, saule), achat (prêle ou huiles essentielles notamment).

Les substances et plantes utilisées

Nom commun Nom Latin Commentaire
Achillée Millefeuille Achillea millefolium Alimentaire - Purin et tisane
Algue // Alimentaire - Purin
Bardane Arctium Alimentaire - Purin
Chou Brassica Alimentaire - Purin
Consoude officinale Symphytum Alimentaire
Origan Origanum vulgare Alimentaire - Tisane
Ortie Urtica Alimentaire
Plantain Plantago lanceolata Alimentaire - Purin et tisane
Prêle Equisetum Arvense Alimentaire
Reine des pré Filipendula ulmaria alimentaire - Purin et tisane
Rumex/Oseille Rumex Purin et tisane
Sarriette Satureja Hortensis Alimentaire - Tisane
Saule Salix Alba Alimentaire
Thym Thymus vulgaris Alimentaire - Tisane

Les modes de préparations utilisés

Fermentations
Purins
Huiles essentielles
Tisanes et décoctions

Eau utilisée

Eau d’un forage. J’aimerai passer à l’eau de pluie mais je n’ai pas encore la capacité de récupération.

Matériel utilisé

Sécateur ou couteau.
Cuve, bassines, un sécateur ou couteau, bidons pour la fermentation et stockage en bidons individuel, filtres tamis, filtres d’épaisseur moyenne (plastique).

Temps passé à la fabrication et/ou l’utilisation des PNPP

Pas d'évaluation.

Matériel d’application

Pulvérisateur à dos électrique, pulvérisateur à main manuel ou un atomiseur / pulvérisateur tracté.

Moyen et durée de stockage des plantes / substances

Plantes sèches stockées moins d’1 an. Généralement je fais la commande en hiver pour les avoir pour la saison.

Moyen et durée de stockage des PNPP

Stockage en bidon pas plus d’un an.

Élaboration de la préparation: Mélange de 4 cuillères a soupe de savon noir et de 4 cuillères à soupe d'alcool blanc. Puis ajout de 5 gouttes d'HE de menthe poivrée, 10 goutes d'HE de lavande et 10 gouttes d'HE de citronnelle. Puis ajout d'un litre d'eau.

Préparation sur la ferme: Oui

Origine de la plante ou des plantes : Achat des huiles essentielles

État de la plante au moment de la fabrication: Transformée en huile essentielle

Objectif d’utilisation de la PNPP: Utilisée contre les puceron de la fève et les fourmis

Période(s) d’application de la préparation et nombres de passage: En avril, pas plus d’1 fois par semaine et selon la pousse et les arrivée d’insectes.

Dilution de la préparation pour l’application: Volume du pulvérisateur.

Autre(s) substance(s) / composants en mélange: Savon noir, alcool blanc (60° environ) et eau.

Zone(s) d'application : Foliaire

Utilisation d‘équipements de protection: Gants en nitrile et masque

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